Avant de commencer ce guide sur le meilleur de la musique de la Martinique, accordons-nos violons pour reconnaître une chose :
Même si la musique martiniquaise est réputée pour son rythme festif dans le monde entier… Elle est en réalité très diversifiée !
Avec beaucoup plus à offrir que ce que l’on pourrait penser 🎵 !
On part en tournée musicale à travers toutes les variétés de musique en Martinique ? An nou ay (allons y) ! Cest garanti sans fausses notes 😉

(Par contre, risque élevé de musique entrainante qui resteront dans votre tête toute la journée 🙄).

La musique de la Martinique pendant l’époque autochtone
La musique autochtone de la Martinique est un héritage des premiers habitants. À cette époque la musique était utilisée comme un langage vers les divinité.
Elle servait à rappeler et raconter les histoire, célébrer les fêtes et communiquer avec les guides spirituels (appelés zemis).
Elle était utilisé pour soigner les maladies, se protéger contre les sorts, et même pour tenter d’apaiser les tempêtes de Mère Nature.

C’est intéressant parce que même si les traces de ces rythmes ont quasiment disparu aujourd’hui, leur influence persistera dans toute l’histoire de la Martinique.
En fait, il faut voir la musique de la Martinique, comme la transmission d’un héritage… Mais finalement est-ce que ce n’est pas tout le temps le cas ?
La musique de Martinique pendant l’époque coloniale
Dans beaucoup de films ou séries traitant de l’esclavage, il y a des scènes avec des esclaves qui chantent pendant leur travail. Alors mythe ou réalité ? 🤔
Et bien sachez que c’était véritablement le cas.
Cela s’appelle des « spirituals », des chants imprégnés de spiritualité et de résilience. Ils sont à l’origine de la musique gospel d’aujourd’hui.
Les paroles y sont constitués de prières. Le rythme accompagnait les mouvements et l’effort des esclaves.
Les colons l’autorisaient car, d’après eux, cela rendait les esclaves plus productifs.

De manière plus personnelle, les esclaves déportés ont utilisé la musique pour préserver leurs croyances pour créer une musique imprégnée de spiritualité. Comme pendant les enterrements par exemple.
Certaines musiques contenaient des messages secrets pour s’évader. L’une des plus connues est “Roll, Jordan, Roll”. Elle a été créé par des Afro-Américains asservis au 18ème siècle.
On peut donc dire que la musique de la Martinique pendant l’époque colonial a servi de bouclier culturel.
Le Bèlè
Les danses étaient aussi présentes dans les plantations. Comme par exemple le bèlè.
Au 17ème siècle, les esclaves étaient interdits de pratiquer la musique avec des instruments.

La danse et le chant a cappella étaient donc officiellement les seuls moyens d’expression utilisés.
Le bélé étaient donc un art culturel Il accompagnait et reflétait la vie quotidienne des esclaves à travers diverses expériences (le travail, la lutte, les célébrations…)
Le “bèlè” se danse au rythme des baguettes, appelé “ti bwa”, frappant un tambour en parfaite synchronisation avec le son.
La Biguine
La Biguine est un style musical qui a influencé le jazz que l’on connait aujourd’hui. C’est aussi une danse originaire de Saint-Pierre, qui se joue à deux.
Elle émerge à la fin du XIXe siècle, peu de temps après l’abolition de l’esclavage.
La biguine tire ses origines du rythme du GwoKa, une autre forme de musique pratiquée par les Guadeloupéens avec le Ka, un tambour fabriqué à partir d’un tonneau de salaison.
Elle est un héritage de danses, chants et rythmes apportés par les esclaves déportés d’Afrique.
Il n’est pas surprenant de trouver des similitudes entre la biguine et d’autres genres musicaux multiculturels.
L’Évolution Contemporaine de la musique de Martinique : Zouk, Reggae, Dancehall
Le zouk
Né en Martinique dans les années 1980, le zouk trouve ses racines dans le bélé, la biguine, et le kompa haïtien.
Il est le fruit d’une collaboration entre plusieurs artistes, dont le groupe emblématique Kassav’.
Le zouk se caractérise par des mélodies entraînantes, des percussions vivantes, et des paroles souvent romantiques.
Les instruments traditionnels coexistent avec des synthétiseurs modernes.
Aujourd’hui le zook comptent beaucoup de chansons cultes. D’ailleurs, vous connaissez celle-ci ? (On parie que oui 😉)
Le kompa
Le kompa est l’une des musiques les plus populaires en Martinique. Son rythme est plus lent que celui du zouk.
Ses origines remontent à l’arrivée du merengue, un genre musical et une danse originaires de la République dominicaine, introduits par les colons espagnols sur l’île d’Hispaniola.
Il est également influencé par des danses héritées de l’Afrique et de Cuba.
Le kompa devient célèbre dans les Caraïbes à partir des années 1950.
L’orchestre de kompa, parfois appelé mini-jazz dans les années 1960, comprend des saxophones, trompettes, trombones, guitares, basse, batterie et un chanteur.
Le reggae
Originaire de la Jamaïque dans les années 1960, le reggae s’est propagé à travers les Caraïbes, trouvant un écho particulier en Martinique.
Ça s’explique parce que le reggae est reconnu comme la musique des opprimés. Il aborde fréquemment des sujets politiques et sociaux.
Le dancehall
Évolution du reggae dans les années 1970 en Jamaïque, le dancehall a conquis la scène musicale martiniquaise.
Le dancehall a subi d’importantes évolutions depuis ses débuts.
Des artistes tels Paille ou Kalash ont grandement contribué à sa popularité aux Antilles et partout ailleurs.
En Martinique, la variante la plus appréciée du dancehall est le “reggae dancehall” (ou dancehall roots, parfois associé au reggae).
Cette variante conserve les rythmes roots du reggae des années 1970, avec une structure “one drop”.
Un battement de tambour particulier ou le coup fort est placé sur le troisième temps de chaque mesure.
Les messages véhiculés sont souvent similaires à ceux du reggae : opposition à Babylone (un système oppressif), revendications sociales…
La musique de la Martinique comme outil d’engagement et revendications politiques
Encore aujourd’hui, les artistes martiniquais utilisent la musique pour exprimer des messages politiques.
Les paroles engagées résonnent avec les réalités de la vie quotidienne. Arborant des thèmes tels que la justice, l’égalité, et les défis auxquels la société fait face.
Comme ici, Kolo Barst qui parle de la grève des ouvriers de la banane de février 1974 en Martinique.
La musique de la Martinique aujourd’hui
Trap et rap martiniquais
Originaire des États-Unis, le rap et la trap ont rapidement conquis la scène mondiale, et la Martinique ne fait pas exception.
Ils mêlent des éléments de hip-hop, de R&B et d’électro, mais peuvent aussi se différencier.
La trap se distingue par ses beats lourds, ses lignes de basse puissantes et une esthétique souvent sombre et très dynamique (on insiste sur le “très”).
Le rap, plus diversifié, se caractérise également par des paroles engagées.
Les textes abordent fréquemment des thèmes de vies présents dans les quartiers populaires comme la réussite, la précarité, le plafond de verre, les défis….
Le shatta
Le shatta est un genre musical né en Martinique.
Considéré comme un sous-genre du dancehall il connaît une popularité croissante à travers le monde.
En plus de son importance dans la musique, les Antillais utilisent également le terme “shatta” dans leur vie quotidienne. Il signifie “c’est bien”, de manière plus explicite et moins formelle.
Ce style musical se démarque par une basse puissante et l’utilisation d’instruments traditionnels martiniquais aux tonalités très basses.
Les instruments utilisés dans la musique de la Martinique traditionelles
Les Tambours Bélé

Pendant l’époque de l’esclavage, les tambours bélé, ayant des racines profondes dans l’héritage africain, ont été utilisés pour accompagner les cérémonies et les danses.
Ces tambours sont façonnés à partir de fûts de barils et de peaux de chèvre tendues.
Les tambours bélé continuent de jouer un rôle central dans les célébrations culturelles. Ils sont un symbole fort de l’identité martiniquaise.
Découvrez-en plus sur l’histoire de la Martinique, en cliquant ici
Le Chacha ou Malaka

Le Chacha, également connu sous le nom de Malaka dans les Antilles-Guyane, trouve ses racines dans les communautés amérindiennes.
Cet instrument, composé d’une petite calebasse creuse remplie de graines ou de graviers.
Tenu horizontalement et secoué verticalement, le Chacha produit des sonorités vibrantes qui évoquent un héritage culturel riche.
Son influence est perceptible dans la musique contemporaine, notamment à travers l’adoption du terme espagnol “maraca” ou “maracas” pour la paire.
La Flûte traversière en bambou
Nichée au cœur des mornes de la Martinique, la flûte traversière en bambou puise ses origines dans le maronnage.
Les negs marrons réfugiés dans la campagne et les bois, ont donné naissance à cet instrument unique, également appelé “flûte des Mornes” ou “toutou’n bambou.”
Fabriquée à partir d’une fine tige de bambou avec généralement six trous, cette flûte incarne la simplicité et l’authenticité.
Questions Fréquentes sur l’Artisanat de Martinique
Les genres traditionnels incluent le bélé, la biguine, et la mazurka.
Kassav’, Tiwony, et Admiral T sont quelques-uns des groupes qui ont marqué l’histoire musicale de la Martinique.
Les tambours bélé, les guitares, et les instruments à vent sont parmi les instruments clés de la musique traditionnelle martiniquaise.